Randonnée autour du Pays Cévenol (Cévennes) – 124 km en 6 jours

Notre première « vraie » rando en autonomie, en juin 2015.

Jour 1 – D’Anduze à presque Colognac

8h. Voilà, c’est le grand jour ! Le réveil sonne à 7h30 mais je suis réveillée bien avant. Hop, hop, hop on s’habille et c’est tarpi ! Direction le marché des quais de Saône. On fait le plein avec du fromage, 3 saucissons, du pain, des bananes, des pommes et tout plein de cramberries séchées, amandes, noisettes au autres. Ah tiens, le monsieur nous rajoute du gingembre confit: « ça vous donnera un coup de fouet ! ». Le covoit’ est à 10h à la gare de Saint Paul, on a le temps pour un café et un pain au chocolat en attendant.

10h. En voiture ! Cette fois ça y est on est parti. En attendant le covoit’ je me suis aperçue que la sangle de mon sac se découd. Je ne vais pas pouvoir attacher mon duvet. Pour un sac qui n’a qu’un an ça m’embête un peu… Heureusement, Chéri a solution à tout : j’accrocherai mon duvet avec un mousqueton.

13h. Un peu de bouchons vers Valence, mais on n’est pas trop en retard sur le programme. On nous dépose sur la place de la mairie d’Anduze. Un petit tour à l’office de tourisme pour trouver des toilettes, pendant ce temps Chéri cherche le départ. Ça tombe bien, il est juste de l’autre côté de la place. Au passage on prend un jambon-beurre pour midi et on y va. Le départ se fait par la route, entre les maisons. Ça grimpe un peu, ça tombe bien, comme ça on est réveillés !
Au bout de 10 minutes: streap-tease ! On s’était beaucoup trop habillé. Une fois en tee-shirt ça va mieux. Je sors les battons. Mouais, c’est plat, sur du goudron, j’arrive pas trop à savoir comment il faut s’en servir…
En continuant sur la petite route, on arrive à un petit village bien mignon, mais pas un chat en vue ! Sur le bord de la route on trouve de petites orchidées roses, il faudra vraiment que je les prenne en photo !

17h. C’est le moment de trouver un place pour la tente. À côté des maisons ? Pas terrible, on continue. Nous décidons de camper dans un petit bois, juste après les habitations, on serra à l’abris du vent. De toute façon, ça descend pendant on ne sait pas combien de temps. C’est décidé, on se pose ici. Question : est-ce que la tente rentre entre les arbres ? On ne l’a encore jamais montée, sauf lors de l’achat en magasin. La taille est indiquée sur les battons, on s’en sert de mettre. Ouais, ça va le faire. La tente montée, le couchage installé, c’est l’heure de manger. Au menu, pain-saucisson, et même un petit thé en dessert !

23h.  – « Chérie ? … y’a une bête … »
– « Humm … Un moustique ? Où ça ? »
– « Non, écoute … »
– « Rrrr…. »
On dirait Cerbère, tout droit sorti des enfers ! Ça ronfle, ça grogne, je suis maintenant tout à fait réveillée. Au bout de 5 minutes, plus rien. Certainement un sanglier. En arrivant on a vu plein de morceaux de terre retournés. Je fini par me rendormir à moitié. Et le sanglier revient ! Il saute dans tous les sens, on l’entend sautiller. Il à l’air de bien s’éclater. C’est foutu, je ne peux plus dormir. Après un moment de silence, je l’entends à quelques centimètres de ma tête. Surtout, ne pas bouger ! Des fois qu’il prenne peur et nous fonce dessus. Je ne sais pas trop comment se comportent les sangliers, mais on est assez proches des habitations, ils ne doivent pas avoir peur de l’Homme. Je l’entends, là, il ne bouge pas… bizarre… Au bout de 5 minutes de sueurs froides, je me rend compte que ce n’est pas un sanglier cette fois, mais bien Chéri qui ronfle ! Bon maintenant faudrait voir à dormir si je veux être en forme demain !

Jour 2 – De presque Colognac à Roque Rouge

7h. Même pas de réveil, à 7h on est debout ! Petit dej’ au graines et thé bien chaud. LA tente est démontée en moins de 5 minutes. Elle est trop bien cette tente.

8h. C’est parti pour aujourd’hui. Dans 4 km c’est Colognac. En arrivant, on rempli les bouteilles au robinet du village, puis on s’arrête à la chambre d’hôte qui fait aussi office da bar pour prendre un petit café. Après le village, je commence à utiliser mes battons correctement. Je sens bien que ça m’aide pour la montée : j’arrive même à parler, même pas essoufflée.
Le chemin est bordé de cerisiers, dommage qu’elles soient encore vertes. On grimpe, on grimpe, on arrive finalement au sommet. Là, tellement de vent que je n’arrive presque plus à tenir debout. Cool, je vais pouvoir utiliser ma nouvelle veste achetée pour cette rando. On est bien dedans, on ne sent plus du tout le vent !
Deux choix s’offrent à nous : continuer le GR jusqu’au Col de l’Asclier ou prendre la variante, plus courte mais beaucoup plus dénivelée. On opte pour la variante, et effectivement ça descend bien, alors on zig-zag. Encore merci les battons !

16h. Arrivés au Col de l’Asclier, un panneau nous indique une source en contre bas. Nous décidons d’aller faire le plein. On en profite pour y faire un petit goûter et se débarbouiller avec le gant.
En passant par le Col de l’Homme mort, on a faillit encore s’envoler. Nous avons ensuite continué jusqu’à Bonperrier. Est-ce qu’on plante la tente ici ? Demain il faudrait être à Barre-des-Cévennes pour recharger en eau et puis peut-être se faire un petit resto … 🙂
Alors on continue encore un peu. Après quelques kilomètres on trouve l’endroit idéal avec une super vue. Allez, hop ! Rebelotte : la tente, les sacs de couchage, le pain-saucisson, et au dodo !

Jour 3 – De Roque Rouge à Barre-des-Cévennes

7h. Encore rien dormi avec tout ce vent, mais au moins pas de sangliers ! En 2 temps, 3 mouvements on replis la tente après le petit dej’ et on se met en route. On a pris notre temps pour déjeuner, il est déjà 9h.

10h30. Arrivés à Air-de-côte, nous faisons quelques photos sur le ponton avant de rentrer dans le « hameau ». Un panneau nous indique « Pique-nique du voyageur ». Alors on sonne à la maison d’hôte pour un petit déjeuner en bonne et due forme. Thé pour moi, café pour chéri, on nous amène carrément un thermos chacun, 3 confitures différentes, du jus de pomme et pas mal de pain ! On déguste tout ça au soleil en compagnie du petit chat de la maison. Nous demandons si arriver ce soir à Barre-des-Cévennes est réalisable. On nous indique un raccourcis de quelques kilomètres qui passe par les crêtes pour éviter le long chemin forestier où l’on peut croiser des voitures. Ce petit chemin, qui passe entre les ballais, est balisé mais n’est pas encore sur les topos. C’est à l’origine un chemin de transhumance. Il ne doit pas être beaucoup fréquenté car il disparait un peu sous la végétation. Chéri, jaloux de mes battons se trouve un morceau de bois plein de suie, pile à sa taille. Prochaine rando, il en achètera lui aussi. Cette variante nous fait passer par la source du Tarnon mais nous n’avons pas besoin d’eau, nous continuons.

13h30. Avec ce petit dej’ bien copieux, on n’a faim qu’à 13h30. On décide quand même de finir la montée avant de manger. Ce sera donc repas au Col de Salidès avec vue sur les Cévennes. On essaye de distinguer notre fin d’étape mais Barre-des-Cévennes doit être caché par le relief.

16h. Je commence à avoir les trapèzes qui brulent. Mon sac ne doit pas être fait pour les grands, je n’arrive pas a le régler correctement. En principe, il faudrait qu’il repose sur mes hanches, mais si je fais ça, la sangle de la poitrine m’étrangle, même baissée au maximum. On n’a pas pesé les sacs, peut-être que j’ai mis trop de poids. Mon sac peut contenir une dizaine de kilos.

15h. L’hospitalet est en vue. Devant nous, une bonne grosse flaque nous barre le chemin, et des clôtures sur le côté nous empêchent de la contourner. Tant pis, nos chaussures sont imperméables, on y va comme des bourrins! Chéri passe devant et fait la trace. En testant avec les battons se n’est pas si profond. Je marche dans ses pas, enfin à peu près car l’eau les recouvre immédiatement. Une fois de l’autre côté, nos chaussures ne sont finalement pas trop sales et nos pieds même pas mouillés.

18h. Barre-des-Cévenne se profile à l’horizon. En contre-bas on entend les moutons qui ne bêlent pas mais qui crient carrément. On s’amuse à leur répondre 5 minutes puis on continue. Le village est en plein travaux, pas un resto d’ouvert, en même temps c’est un peu tôt. La rue principale est en train d’être pavée, elle sera vraiment joli une fois terminée. Direction le camping-maison d’hôtes-restaurant-écurie. A peine le temps de monter la tente qu’on nous annonce le repas à 19h15. La terrine de sanglier maison me fait bien plaisir, en plus d’être bonne c’est un peu une revanche sur le sanglier qui m’a terrorisée la première nuit. Après manger nous prenons notre première douche de la rando. Cette nuit je dors comme un bébé, enfin du calme, mais surtout je commençais à être bien fatiguée.

Jour 4 – Barre-des-Cévennes aux Ayres

8h. Oulà, grâce-mat’ ce matin ! On part quand même à 9h. Le début de la journée se fait sur la route ou sur des chemins qui la longent.
Les marquages nous indiquent un sentier entre une route forestière et la route. Ça nous semble pas très dégagé, mais on a fait pire. Ça grimpe sec, des arbres tombés en plein milieu du chemin, plus de marques… pas normal. On arrive à un croisement avec un chemin forestier qu’on décide de prendre. En regardant la carte il nous semble que nous sommes trop sur la droite. En redescendant par ce chemin on devrait retomber sur le GR. Effectivement, après 10 minutes nous arrivons au Plan du Fontmort où nous retrouvons les belges avec qui nous avons mangé au camping. Eux aussi se sont trompés, mais directement au départ, en suivant un autre GR.

12h. Il est midi et il y a des tables de pique-nique. Nous décidons de manger. Premier repas de pâtes: petites étoiles et le reste de tomme de chèvre, avec huile d’olive au basillic: trop du luxe !
Après manger, un peu de montée, ça fait digérer ! Ensuite c’est un bon plat sans trop d’intérêt. Je commence à languir la montée. En fait, mon sac me fait plus mal au plat. JE passe mes battons sur la nuque et pends mes bras dessus, histoire de détendre un peu tout ça.

16h. Enfin une montée ! On parie sur notre heure d’arrivé au Ayres. On se donne environ 1h. Comme sur le topo ils disent plus et qu’on est un peu con, on le prend au défi et on se met à courir. Oui-oui, le Col des abeilles au pas de courses et mort de rire ! PAs très intelligent en fin de journée et avec tout ces kilomètres dans les pattes. Il faut dire qu’à chaque fois q’on part en vacances il faut qu’on fasse des bêtises. Les descente est moins drôle. Le chemin est un amas de cailloux qui ne sont pas stables et la pente est bien raide. Un moment d’inattention et hop, une cheville ! Oui-oui Chéri, la prochaine fois je prendrais des chaussures montantes… Ou pas ! Ça ne me fait pas mal, on continu.
Aux Ayres, il y a un petit restaurant qui fait bar. Deux cocas bien frais s’il vous plait ! On aura mis plus de temps que ce qu’on avait parié. Avec un dénivelé pareil aussi… On nous donne l’autorisation de planter la tente près d’un point d’eau. La table de pique-nique et l’ombre des cerisiers nous servent de cuisine et de salle à manger: ce soir c’est riz pilates au menu.

Jour 5 – Des Ayres au Mas de Soubeyran

7h. Il est tôt mais il fait déjà super chaud. L’air a condensé sous la tente, on est obligé de la faire sécher avant de partir.

9h. Et c’est reparti pour la montée ! De bon matin, ça fait du bien. Aïe ! J’ai une épine dans le pied. Ça m’apprendra a marcher pieds nus en montant la tente. On passe par le Col de la Vielle Mort et on mange un peu plus loin. Un petit tour pieds nus pour prendre des photos… oups, une autre épine !

16h. Nous traversons un superbe village en pierres. Tout semble très calme, et des petits jardins bordent les maisons. Plus que quelques kilomètres pour atteindre Mialet.
La dernière s’annonce assez pentue, on y laisse quelques doigts de pied. Il me semble que c’est la pire de la rando: impossible de trouver un espace pour poser le pied entièrement, les pierres sont rondes et bougent. Cette descente nous semble interminable. Heureusement Mialet en vue nous redonne du courage. A l’entrée, Chéri aperçoit un panneau « Épicerie » où nous pourrions trouver de la sauce tomate pour ajouter à nos pâtes. Nous la trouvons quelques rues plus loin. L’épicerie est tenue par une association et fait aussi office de bar. Nous en profitons donc pour nous désaltérer d’une limonade, d’un sirop de citron et pour faire le plein pour le repas du soir et du lendemain. CE sera donc sauce tomate, fromage et … saucisson !
On nous indique un camping calme au bord du Gardon, à 4 km. Il est déjà 19h, nous languissons de poser la tente.

20h. Quatre kilomètres plus tard nous arrivons au camping du Mas Soubeyran où nous montons rapidement la tente avant d’aller faire trempette des pieds dans le Gardon. Deuxième douche de la semaine ! Demain il nous reste que 6 km pour rejoindre Anduze.

Jour 6 – Du Mas Soubeyran à Anduze

Ce matin au petit dej’ c’est pain au chocolat, et les derniers sachets de thé que j’avais préparés. Les derniers kilomètres ne sont pas très intéressants et assez dangereux: nous longeons la départementale, et même si c’est encore le matin, le soleil tappe bien sur le goudron. Nous arrivons à Anduze vers midi où nous prenons le bus jusqu’à Nîmes pour un train en direction de Lyon.

Après 125 km on a un peu mal aux pieds, Chéri plus que moi. En tout cas c’est décidé: pour la prochaine rando il prendra des battons et changera ses semelles. Moi, il me faudra un nouveau sac, peut-être un peu plus grand. On rêve déjà de partir sur 2 semaines faire le tour des Écrins…

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